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« Les écoles ordinaires ayant cette orientation intégratrice constituent le moyen le plus efficace de combattre les attitudes discriminatoires, en créant des communautés accueillantes, en édifiant une société intégratrice et en atteignant l’objectif de l’éducation pour tous. »

-Déclaration de Salamanque  sur les principes, les politiques et les pratiques en matière d’éducation et de besoins éducatifs spéciaux, Article 2

Selon le communiqué de presse publié par l’Autorité philippine des statistiques (PSA), 16,7 % des Philippins vivent sous le seuil de pauvreté[1]. Cela signifie que 17,7 millions de Philippins n’ont pas assez de revenus pour subvenir à leurs besoins fondamentaux et à ceux de leur famille[2]. D’après une étude de l’UNICEF, la pauvreté a un impact majeur sur le développement intellectuel et physique des enfants. Parmi les enfants ne montrant pas d’intérêt pour l’école, un pourcentage important d’entre eux sont des enfants âgés de 16 à 17 ans qui doivent travaillent en dehors de l’école. De plus, le peu d’attentes des enseignants envers ces enfants contribue à leur manque d’intérêt pour leur éducation.

Une étude distincte du Recensement de la population et du logement (CPH) en 2010 montre que 1,57 % des Philippins sont en situation de handicap. En raison de leurs limitations physiques, ces personnes en situation de handicap sont fréquemment victimes de discrimination et n’ont pas accès à leurs droits, comme le droit à l’éducation.

Sachant cela, il est important de revenir sur la raison pour laquelle nous avons besoin de l’éducation inclusive pour tous les enfants, quelles que soient leurs différences physiques et économiques.

Qu’est-ce que l’éducation inclusive ?

D’après l’UNESCO, l’inclusion est considérée comme un processus visant à tenir compte de la diversité des besoins de tous les apprenants et à y répondre par une participation croissante à l’apprentissage, aux cultures et aux collectivités, et à réduire l’exclusion qui se manifeste dans l’éducation[3]. Cette définition comprend les trois principes d’une approche de l’éducation fondée sur les droits : premièrement l’accès à l’enseignement gratuit et obligatoire ; deuxièmement l’égalité, l’inclusion et la non-discrimination ; troisièmement, le droit à une éducation, à un contenu et à des méthodes de qualités.

Ces trois principes signifient qu’aucun enfant ne devrait être privé d’éducation ; aucun enfant ne devrait être discriminé dans son accès à l’éducation. Cette déclaration rejoint la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, son article 26 dispose que « Toute personne a droit à l’éducation. »

Le tableau ci-dessous explique ce que signifie une éducation inclusive[3] :

Source : Principes directeurs pour l’inclusion : assurer l’accès à l’éducation pour tous, p. 15, UNESCO, 2005

8Les défis au sein de l’éducation inclusive

La pauvreté

La pauvreté est l’une des principales sources d’analphabétisme car certains enfants ne peuvent pas aller à l’école. Ces enfants ne peuvent pas payer leur inscription scolaire, ni participer aux projets scolaires car cela demande de l’argent pour acheter les fournitures, et parfois ces frais incluent le transport scolaire des enfants.

Cette situation remet déjà en cause l’article 26 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui dispose que toute personne a droit à une éducation gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental.

Un rapport de l’Autorité philippines des statistiques, publié en 2017, montre que 6 familles sur 10 sont privées d’éducation élémentaire[5]. Ce rapport montre également qu’un membre d’une famille âgé de 18 ans n’a pas terminé l’éducation primaire[6].

La mise en œuvre d’une approche fondée sur les droits

Selon l’UNESCO, la démarche de l’éducation inclusive consiste à chercher comment transformer les systèmes éducatifs et les autres cadres d’apprentissage pour les adapter à la diversité des apprenants. Elle a pour objet de permettre tant aux enseignants qu’aux apprenants de se sentir à l’aise avec la diversité et d’y voir un défi et un enrichissement pour l’environnement d’apprentissage plutôt qu’un problème[7]. Cependant, dans certains cas aux Philippines, cet aspect comporte des limites car les établissements d’enseignement et leurs personnels ne sont pas entièrement équipés pour répondre aux besoins de certains étudiants. Beaucoup pensent que tous les élèves ont besoins des mêmes interventions. Toutefois, certains élèves, notamment les élèves en situation de handicap, peuvent avoir besoin d’une approche différente afin de bénéficier de l’éducation.

La mise en œuvre de politiques d’éducation inclusive est recommandée afin que chaque personne se sente accueillie et prenne part à la communauté du savoir. Il est également recommandé que le personnel enseignant suive des formations sur la façon de fournir les interventions adéquates pour tous les élèves, indépendamment de leurs différences, comme leur milieu économique, social, leurs différences physiques ou autres.

La privation d’information

La privation d’information est interconnectée à la pauvreté. D’après une étude de l’UNICEF sur la pauvreté infantile, la privation d’information est simplement due à l’absence de télévision, de radio, d’ordinateurs ou de tout autre technologie permettant l’accès à une information de qualité[8]. Selon cette étude, une variation de 5,6 % a été observée entre 2003 et 2009 qui montre une diminution dans la privation d’information, mais avec une amélioration lente et peu significative.

Le tableau ci-dessous montre le nombre et la proportion d’enfants en situation de privation d’information entre 2003 et 2009 aux Philippines.

Source : La pauvreté infantile aux Philippines, p. 34, UNICEF, 2015

Cette étude est une ressource utile pour remettre en question la tendance actuelle. Certaines écoles ont pu s’adapter facilement à la nouvelle façon d’éduquer les élèves via l’apprentissage à distance. Elles utilisent des outils technologiques afin de faire face à ces nouveaux défis. Cependant, tous les enfants, notamment les enfants vivant dans la pauvreté et les ceux en situation de handicap, ne peuvent pas avoir accès à ces outils et notamment à l’éducation en ligne.

Nous sommes également membre actif du Réseau des Droits de l’Enfant, où nous partageons notre position sur l’éducation inclusive pour tous les enfants et les personnes en situation de handicap.

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References:

[1] « Mises à jour des statistiques officielles sur la pauvreté pour 2015 et 2018 pour l’ensemble de l’année » Autorité philippine des statistiques, 4 juin 2020, https://psa.gov.ph/sites/default/files/Press%20Release%20Updated%20Full%20Year%202018%20Official%20PovStat%20signed.pdf.

[2] Ronina Asis et al., « La pauvreté infantile aux Philippines » (Makati, Philippines: UNICEF, 2015), VII.

[3] « Principes directeurs pour l’inclusion : assurer l’accès à l’éducation pour tous », UNESCO, Paris, 2005

[4] « Principes directeurs pour l’inclusion : assurer l’accès à l’éducation pour tous », UNESCO, Paris, 2005

[5] « Les familles philippines sont les plus privées d’éducation », Lisa Grace Bersales, Autorité philippine des statistiques, 2018, https://psa.gov.ph/content/filipino-families-are-most-deprived-education-0

[6] « Les familles philippines sont les plus privées d’éducation », Lisa Grace Bersales, Autorité philippine des statistiques, 2018, https://psa.gov.ph/content/filipino-families-are-most-deprived-education-0

[7] « Principes directeurs pour l’inclusion : assurer l’accès à l’éducation pour tous », UNESCO, Paris, 2005

[8] « Pauvreté infantile aux Philippines », Ronina Asis et al., Fonds des Nations Unies pour l’enfance, 2015

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