Roxane, 24 ans, travaille pour Virlanie depuis 3 mois en tant que professeure de piano volontaire. Elle a partagé avec nous son expérience de volontaire.
Bonjour Roxane, merci d’avoir accepté de partager ton expérience avec nous. Peux-tu nous expliquer ce qui t’as motivé à devenir volontaire pour Virlanie ?
La mission qui était proposée me semblait très intéressante. Pouvoir enseigner le piano et aider des enfants de rues à apprendre et s’exprimer en musique est ce qui m’a poussé à postuler. En me renseignant sur la Fndation j’ai découvert qu’elle défendait une cause juste et je pense qu’il est important de mettre en avant la protection des populations les plus désavantagées telles que les enfants en situation de rues.
Quand tu es arrivée à Manille il y a 3 mois, qu’est ce qui t’as le plus marqué quand tu as découvert les Philippines pour la première fois ?
J’étais particulièrement surprise par la chaleur et l’humidité mais ce qui m’a vraiment touché c’était la gentillesse des Philippins. Ils m’ont tout de suite accueillie à bras ouverts.
En ce qui concerne ton travail pour la Fondation, peux-tu nous décrire une journée type ?
Le matin, je travaille de 8 h à 10h30 et de 14 h à 17 h l’après-midi. Une leçon dure environ 30 minutes. J’utilise mon temps entre les cours pour préparer les prochaines leçons, je recherche de nouveaux morceaux à travailler et je prépare aussi le récital.
Peux-tu nous en dire davantage sur le récital ?
C’est l’occasion pour tous les enfants de montrer ce qu’ils ont appris en cours. C’est un moment de partage et de joie. Tout le monde est impatient et fier à l’idée de montrer à tout le monde leurs capacités musicales.
Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans ton travail ?
Quand je vois qu’un enfant est fier de lui, pour moi c’est le meilleur sentiment au monde. Quand ils ont le sentiment d’avoir accompli quelque chose, d’avoir surmonté une difficulté, d’être témoin du sourire sur leur visage c’est vraiment quelque chose d’exceptionnel.
Je pense aussi qu’en tant que professeure il est plus simple pour moi de tisser des liens avec mes élèves. Cela m’aide également à créer un environnement de confiance car l’enfant a mon entière attention. En effet, c’est plutôt rare pour les enfants de Virlanie, qui sont souvent en activités de groupes, de se retrouver en tête à tête avec quelqu’un d’autre. Je pense qu’ils apprécient le fait d’être le centre d’attention. Ils profitent de ce moment privilégié pour se confier.
Donc pour répondre à la question, ce que j’apprécie le plus dans mon travail c’est de voir la fierté dans les yeux et le sourire des enfants quand ils réalisent qu’ils sont capables de faire des choses qu’ils ne se seraient pas cru capables de réaliser. Cela me donne réellement l’impression de faire un travail qui a du sens.
Qu’est-ce que tu trouves le plus difficile à gérer ?
Pour être complètement honnête je n’ai pas la formation pour être professeure de piano. J’ai eu moi-même une formation de piano très classique qui a pris des années et beaucoup d’entraînement. J’ai dû m’adapter à un format d’apprentissage très différent. Un cours de 30 minutes est très court en comparaison de ma propre expérience d’apprentissage. C’est un vrai défi de mettre en place des leçons efficaces pendant une période aussi courte. Il faut aussi tenir compte des spécificités de chaque enfant. Certains souffrent de troubles du comportement comme l’hyperactivité et il faut savoir s’adapter aux capacités d’apprentissage de chacun. Mais cela rend le travail accompli exceptionnel quand on observe les progrès réalisés.
Pourquoi penses-tu qu’il soit important d’enseigner la musique aux enfants ?
Le piano est pour moi une manière d’exprimer mes émotions d’une manière différente. Une de mes élèves par exemple a même écrit sa propre chanson. Je pense que la musique permet de développer sa créativité, cela améliore sa confiance en soi et permet de se sentir fier. Ces 30 minutes de leçons, ce n’est pas juste moi qui leur transmet un savoir, mais c’est réellement un moment à eux (aux élèves) durant lequel ils peuvent s’exprimer à travers la musique.
Qu’est-ce que ton expérience à Virlanie t’a apporté personnellement ?
J’ai beaucoup gagné en patience et amélioré mes compétences pédagogiques. J’ai partagé des moments de joie et d’espoir que je n’oublierai jamais. Je ne me suis jamais sentie aussi comblée qu’ici car j’ai vraiment l’impression de faire un travail qui a du sens.
Pourquoi penses-tu qu’il est important pour Virlanie de compter sur l’aide de volontaires ?
C’est important car je pense que chaque volontaire arrivant à Virlanie apporte quelque chose de différent aux enfants. C’est bénéfique pour tout le monde. Les volontaires vivent une expérience hors du commun tout en apportant leur aide et leurs compétences.
Comment se passe la vie de volontaire en général ?
Les volontaires de Virlanie sont très chanceux car nous ne sommes jamais livrés à nous même. On nous offre un toit et le repas tous les midis. Nous avons également l’opportunité de voyager et de découvrir les magnifiques îles des Philippines.
Jusque-là, quel est ton meilleur souvenir de ton expérience aux Philippines ?
Les Ukay-Ukay (friperies locales) (rires), je l’admets j’aime beaucoup le shopping et me rendre là-bas est devenu mon petit rituel.
Mais pour répondre sérieusement, mon meilleur souvenir est celui de despedida (fête de départ) de la maison Tanglaw. Tous les volontaires ont l’opportunité de passer leur premier mois dans une des maisons de Virlanie afin de faire l’expérience de la vie à la philippine.
Ma despedida était ma fête de départ et l’occasion pour moi et les enfants de cuisiner et de faire des jeux ensemble. C’était très mignon et plein d’émotions, ils m’ont tous écrit des messages personnalisés, j’étais très touchée. Nous avons beaucoup ri, c’était un moment privilégié.
Que dirais-tu à quelqu’un qui envisage de devenir volontaire pour Virlanie ?
Je dirais Fonce ! Pas de peur à avoir ni d’hésitation ! Les volontaires sont très bien accueillis ici. Je me suis sentie comme à la maison dès le départ.