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Camille a découvert le football à l’âge de 6 ans. Très vite, ce sport est devenu la passion de sa vie.

Aujourd’hui âgée de 11 ans, Camille a grandi au sein des différentes maisons de la Fondation depuis ses 3 ans lorsque sa mère, handicapée et vivant dans la plus grande pauvreté, a décidé de confier la garde de ses enfants – Camille et ses deux sœurs – à Virlanie.

Elle n’a pas connu d’autres maisons que celles de Virlanie, mais elle y vit une enfance très heureuse.

Le Centre SiBuHi propose aux enfants de Virlanie un large choix d’activités extrascolaires dont la pratique régulière leur permet d’améliorer leur confiance en eux.

« Au Centre SiBuHi, nous sommes encouragés à pratiquer toutes sortes d’activités : musique, arts, sports… Ces activités sont ouvertes aux filles et aux garçons sans restriction », explique Camille.

Un volontaire de longue date du Centre SiBuHi étant coach professionnel au Club de football Laos, c’est lui qui a introduit ce sport parmi les activités proposées par le Centre aux enfants de Virlanie.

Petite mais agile et débordante d’énergie, Camille a rapidement développé un talent remarquable pour le ballon rond.

Tous les samedis, elle rejoint d’autres enfants pour l’entraînement de football hebdomadaire sur les pelouses de la capitale. Au sein de ce groupe de footballeurs en herbe, Camille ne passe pas inaperçu : parce qu’elle est la seule fille de son équipe, mais aussi et surtout pour ses capacités hors pair. Quand elle court après le ballon, rien ni personne ne peut l’arrêter.

Elle s’illustre sur les pelouses comme attaquante ou aile gauche, dans la métropole de Manille, lors de compétitions régionales et nationales.

Le football a pris de plus en plus de place dans la vie de Camille, ce n’est plus pour elle une simple activité extrascolaire mais sa passion quotidienne : ses objectifs, ses victoires, ses déceptions aussi. Le football l’a construite et lui a permis de gagner confiance en elle. « J’adore ce sport, jouer au foot me rends profondément heureuse. »

Virlanie a toujours veillé à ce que Camille priorise ses études, sans l’empêcher de s’inscrire en plus aux leçons de piano. Mais pour Camille, le football est et restera sa première passion.

Les entrainements réguliers lui donné l’opportunité de se perfectionner au fil des mois, et de jouer avec des enfants venant d’autres horizons, pour la plupart issus de milieux sociaux plus favorisés. Sur le terrain pourtant, ils sont tous égaux. « En jouant au foot, j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup d’enfants qui sont devenus mes amis »

Depuis plusieurs mois, Camille participe aux entraînements de foot de manière intensive parce qu’elle a été sélectionnée (avec un autre camarade de Virlanie) pour représenter les Philippines lors de la Coupe Gothia, un tournoi de football international qui se tiendra en Chine. « Pour moi, pratiquer ma passion lors d’un tournoi international est un rêve qui va devenir réalité », explique-t-elle des étoiles dans les yeux.

Camille a toujours su s’émanciper des stéréotypes de genre. Quand elle ne joue pas au foot, elle rejoint volontiers ses camarades de classes sur un terrain de basket et s’illustre dans les tournois sportifs inter-écoles, le fait d’être la seule fille de son équipe ne l’affecte absolument pas.

Aux Philippines comme ailleurs dans le monde, les stéréotypes de genre sont bien présents et on attend des enfants, filles ou garçons, de répondre à certaines attentes en matière de comportements, de choix, de goûts, d’attitudes. Le sport n’échappant pas à la règle, on attend des garçons qu’ils pratiquent des sports athlétiques tandis que les filles sont priées de choisir des sports plus sobres et discrets. Et ceux qui dérogent à ces règles sont souvent moqués et appelés « gay » ou « lesbienne ». Mots qui, dans ce contexte, connote un comportement déviant.

Ce sont ces stéréotypes de genre qui dissuadent de nombreuses filles de s’essayer à d’autres sports que la danse ou la natation. Même au Laos Football Club, les filles sont minoritaires dans tous les groupes d’âge.

On constate aussi au Centre SiBuHi que le taux de participation des garçons et des filles confondus est plus important dans les sports considérés comme « neutres » comme la natation ou la course. Dès l’âge de 8 ans, les enfants reflètent dans leurs choix sportifs les stéréotypes de genre qu’ils ont intégré.

Camille confie avoir déjà entendu des commentaires négatifs à son sujet, pour être la seule fille de son équipe de foot et parce qu’elle aime porter son maillot de foot tous les jours, en dehors des pelouses. Mais ces commentaires ne l’ont jamais affectée, intimidée ou entravée. La plus grande force de Camille est de poursuivre ses rêves avec confiance, sans considérations pour les attentes sociétales liées à son sexe. « Je joue au foot et au basket tout simplement parce que ce sont des sports que j’aime et dans lesquels je suis forte. »

Sa confiance tranquille, elle la doit à l’éducation qu’elle a reçu à Virlanie. Dans chacune des huit maisons du Pilier Résidentiel, les parents de maison et les travailleurs sociaux s’efforcent de créer un climat protecteur et inclusif. Les employés de Virlanie sont régulièrement formés sur les bonnes pratiques éducatives et sur les questions relatives au genre afin que tous les enfants puissent se développer et s’épanouir tels qu’ils sont. Les parents de maison inculquent aux enfants le respect de tous, indépendamment de leur sexe ou de leur identité de genre. Les enfants sont également encouragés à parler de leurs problèmes personnels et interpersonnels de façon quotidienne, lors de réunions familiales spécifiquement dédiées. Si un souci est exprimé, celui-ci est rapidement réglé.

A la maison, Camille ne se sent pas jugée ni pour sa vie d’athlète, ni pour ses choix vestimentaires. Elle est libre de choisir les activités et les tenues qui lui plaisent. La bienveillance de son entourage et la liberté d’être elle-même ont permis à Camille d’avoir toujours plus d’ambition dans ses passions.

Grâce à cet environnement favorable, Camille a su affirmer ses goûts et ses choix, et n’a de cesse de dépasser les attentes liées à son sexe. Son engagement et sa persévérance au football en étant un des meilleurs exemples. Elle n’a pas l’impression de jouer un sport « de garçon », sur le terrain, elle joue avec eux, elle est leur égale.

Son rêve pour l’avenir ? Devenir un jour pompière : une autre activité professionnelle majoritairement occupée par des hommes mais, vous l’aurez compris, quand Camille a un rêve, elle sait se donner les moyens d’y parvenir et ce ne sont pas les stéréotypes de genre qui l’en empêcheront.

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