Le 29 Octobre dernier, 57 participants issus de 10 organisations différentes se sont réunis pour l’évènement Get Lit 2.0 prônant le développement de l’entrepreneuriat social (ES) au sein des ONGs. Cet évènement s’est déroulé au Commune Café à Poblacion, Makati et avait pour but de soutenir les ONGs de protection de l’enfance dans la mise en place d’activités d’entrepreneuriat social et dans la construction d’un réseau d’ONGs centré sur les entreprises sociales.
Catherine Scerri, Directrice adjointe de Balay Tuluyan a été la dernière intervenante de la journée. Bahay Tuluyan est une ONG de protection de l’enfance basée à Manille qui a été l’une des premières parmi les ONGs philippines (en 2011) à développer des entreprises sociales au sein de sa structure. D’après son expérience chez Bahay Tuluyan, elle a témoigné des bénéfices et des enjeux relatifs à la gestion d’une entreprise sociale au sein d’une ONG.
Bénéfices de l’entrepreunariat social
Parmi les bénéfices de l’entreprise sociale, Mme Scerri souligne qu’elle permet de transformer la relation de l’ONG vis à vis de ses bénéficiaires. Ces derniers auparavant dépendant de la structure gagnent en autonomie grâce au salaire qu’ils gagnent en travaillant au sein de l’entreprise sociale.
Quand cette entreprise devient profitable, elle permet également à l’ONG d’augmenter sa réserve de fonds généraux (dont l’affectation n’est pas restrictive, contrairement à une convention de subvention). Ainsi, l’entrepreneuriat social a un double intérêt pour l’organisation, permettant à la fois l’indépendance des bénéficiaires et la viabilité financière de l’ONG.
Difficultés liées à l’entrepreunariat social
Cependant, ces entreprises sociales font également face à des difficultés spécifiques. En effet, il n’existe pas, aux Philippines, de loi définissant le statut des entreprises sociales. Celles-ci sont considérées comme desstructures commerciales générant du profit ce qui implique des taxes difficiles à assumer pour une entreprise qui n’est pas encore rentable. Au sein d’une ONG, les entreprises sociales peuvent mettre des années avant de devenir rentable.
Recruter, former and permettre aux employés de monter en compétences est primordial.
Mettre en place des services complémentaires en matière de logement, d’ éducation, deformation est également nécessaire afin de permettre aux jeunes marginalisés de s’insérer professionnellement et socialement.
Parce que l’entreprise sociale au sein d’une ONG a vocation à former et employer des jeunes, elle doit aussi compter avec une main d’œuvre relativement volatile. Une fois formés, les jeunes ont tendance à trouver de nouvelles opportunités professionnelles ailleurs. Le renouvèlement fréquent des équipes rend difficile d’améliorer le rendement et les services de l’entreprise.
Pour toutes ces raisons, il est important pour les entrepreneurs sociaux philippins d’établir un réseau solide, de collaborer, de partager les bonnes pratiques et de militer ensemble pour la mise en place d’un cadre légale reconnaissant le statut spécifique et l’impact social des entreprises sociales.